La menace de dissolution d’Urgence Palestine et de la Jeune Garde (voir article en ligne) est un défi pour tout le mouvement ouvrier démocratique. Nous avons quelques semaines pour mener une immense campagne démocratique affirmant la légitimité du combat contre le génocide en Palestine.
Le 29 avril, le ministère de l’Intérieur a annoncé son intention de dissoudre Urgence Palestine. Cela laisse 10 jours à UP pour se défendre, après quoi le conseil des ministres pourra décider la dissolution. UP pourra alors formuler un recours au tribunal administratif pour annulation de la dissolution, notamment un référé qui constitue un jugement temporaire en attendant le jugement au fond. La procédure est identique pour la Jeune Garde.
Incroyable ! Alors que depuis un an et demi, Urgence Palestine mobilise contre le génocide à Gaza et face aux souffrances du peuple palestinien, le gouvernement attaque cette organisation, sans raison particulière, car le militantisme d’UP n’a pas bougé d’un pouce depuis lors : il s’agit de mobiliser de façon intransigeante, notamment dans les quartiers populaires, en dénonçant le colonialisme, l’apartheid, le génocide et la complicité des puissances impérialistes.
Agenda du gouvernement et de Retailleau
Cela montre que les deux menaces de dissolution sont en réalité liées à l’agenda du gouvernement : dans le contexte de l’assassinat sauvage islamophobe d’Aboubakar, et des attaques contre le droit à porter le voile, des positionnements diplomatiques contre l’Algérie, mais aussi des centaines de milliers de licenciements en France, du retour massif et quotidien de la mort à Gaza, il s’agit de faire taire les voix divergentes. Le ministre Retailleau veut concurrencer l’extrême droite sur le terrain répressif et raciste.
Ils ont passé toutes les bornes. Si UP et la Jeune garde peuvent être interdites, qu’est-ce qui empêcherait l’interdiction du NPA-A, voire de syndicats et d’autres partis politiques ?
Une campagne de soutien à Urgence Palestine se met en place, avec une pétition qui recueille des dizaines de milliers de signatures, des soutiens de tout le mouvement ouvrier et de gauche. Nous devons retourner l’attaque contre ce gouvernement : à nous de construire partout des comités de soutien à UP, de faire signer massivement la pétition, d’appeler à des rassemblements devant les préfectures, de manifester massivement le 17 mai en commémoration de la Nakba et contre la dissolution d’UP.
Antoine Larrache